Cette semaine je vous partage l’histoire de Lola qui vit maintenant au Portugal avec son amoureux. Elle nous raconte dans cette interview sa rencontre avec Mateus, ce qui les a rapprochés, les difficultés qu’ils ont traversées et ce qui fait la force de leur couple.
L’histoire de Mateus et Lola m’a beaucoup touchée, de par le caractère inattendu des premiers moments et la manière dont ils ont surmonté les défis pour former un couple soudé aujourd’hui.
Le témoignage de Lola est plein de douceur et de bon sens. Je vous laisse découvrir son histoire par vous-même…
N.B. : les prénoms ont été modifiés par souci de confidentialité.
Marie : Bonjour Lola. Tout d’abord comment vous êtes-vous rencontrés avec Mateus ?
Lola : Bonjour Marie. Alors nous nous sommes rencontrés sans provoquer la rencontre, ni la chercher.
C’était inattendu. On pourrait même dire que « ce n’était pas le moment ». J’étais de retour en France après une expatriation d’un an, alors qu’il s’apprêtait à quitter la France pour poursuivre sa carrière dans un autre pays. Il n’est pas français, donc la France n’était qu’un lieu de passage pour lui. Notre temps commun en France était d’emblée limité à 10 jours. Difficile d’envisager une histoire d’amour dans une telle équation de départ !
Nous nous sommes rencontrés dans la résidence où nous vivions. Elle mélange étudiants et chercheurs de plusieurs nationalités. Je prenais un verre avec un groupe de garçons tunisiens que je venais de rencontrer. J’avais quelques vues sur le leader du groupe à ce moment-là.
Pourtant, Mateus est arrivé et il s’est assis entre le leader et moi. Tout est parti de là, d’une équation pas vraiment favorable.
Marie : Du coup on ne peut pas dire que c’était une évidence depuis le début, c’est-ce pas? Mateus correspondait-il à un idéal pour toi ?
Lola : Le mot « évidence » me gêne un peu. Peut-être que l’ « évidence » enferme.
Mais on peut dire que c’était une évidence « relationnelle » : dans le sens où l’on s’est très bien entendu tout de suite. Une évidence parce qu’il s’agissait dès le départ, dès les premières minutes, de l’une de ces ententes rares où l’on est surpris par l’autre, par ses questions, son regard sur le monde, son humour.
Une évidence parce qu’on sent que ça fait sortir la meilleure version de soi-même. Avec lui, je me suis sentie dans l’authenticité dès le départ : je n’étais pas en train de me protéger, de faire semblant. Je n’ai pas eu la sensation d’être enfermée dans un schéma de séduction.
Au contraire, c’était vrai, drôle, léger. Il y a eu très vite une vraie complicité et une forme d’intimité, de celle que l’on a avec de vieux amis.
Mais ce n’était pas une évidence amoureuse : je ne l’ai pas perçu comme un partenaire amoureux potentiel. J’étais juste bien. Je ne me posais pas la question.
On peut dire que Mateus correspondait à un fantasme d’adolescente (plus jeune je rêvais de rencontrer un homme d’un autre pays, avec une culture et un patrimoine culturel différents). Un homme qui serait avant tout mon meilleur ami, aussi. Mais ce fantasme s’était dilué au contact du temps et de la réalité.
Marie : Au bout de combien de temps t’es-tu rendu compte que c’était la bonne personne ?
Lola : Je n’en ai aucune idée. Je crois que je ne pense pas à ce genre de choses. De par mon histoire personnelle, je suis assez craintive face à ce genre de pensée. C’est la bonne personne tant que nous sommes heureux et épanouis ensemble ; et surtout, que le jour où on est moins heureux, on ait l’envie de comprendre pourquoi et de trouver des solutions ensemble.
Marie : As-tu eu l’impression d’avoir eu un déclic personnel au préalable qui a provoqué cette rencontre ?
Lola : Oui. C’est l’état d’esprit qui découlait de mon année d’expatriation (dans un pays d’Amérique Latine, pays qui a une philosophie très éloignée de celle qui est la nôtre en France) qui m’a donné l’ouverture d’esprit et de cœur pour ne pas freiner les possibilités. Et ce malgré l’équation peu favorable au moment de la rencontre, qui aurait pu freiner quelqu’un de plus « pragmatique » : pourquoi démarrer une histoire avec quelqu’un qui quitte le pays dans 10 jours ?
Marie : Qu’est-ce que tu aimes particulièrement chez Mateus ?
Lola : Sa profondeur. Il ne s’arrête pas à la surface, à l’apparence, et cela dans tous les domaines. Ça engendre de nombreuses qualités précieuses et rares : l’écoute, la capacité et l’envie d’apporter un vrai soutien. Aussi une indéniable sensibilité et un regard sur le monde qui permet de se questionner et de progresser. Ça débouche aussi sur quelques petits défauts ;).
J’aime aussi son humour et son ouverture d’esprit, qualités indispensables à mes yeux.
Marie : Et qu’est-ce que tu apprécies particulièrement dans votre relation ? En quoi est-elle différente de tes histoires passées ?
Lola : J’apprécie particulièrement l’omniprésence de l’humour dans notre relation.
Nos différences, aussi. Même si c’était difficile au début, pour moi. Finalement, nos différences sont souvent complémentaires, nous enrichissent l’un et l’autre. Et quand elles nous opposent, c’est une grande source d’apprentissage : on a appris à en discuter, à communiquer. Par exemple, nous apprenons à construire notre équilibre entre indépendance et fusion.
La grande différence avec mes relations passées : c’est la sérénité. Mateus m’a permis de développer une toute autre approche de l’amour. Sereine, mais qui n’empêche pas l’intensité, la passion, l’engagement. Je ne vois plus l’amour comme une partie que je peux perdre douloureusement à tout moment.
Marie : Vous avez traversé plusieurs épreuves… Comment as-tu réussi à surmonter les moments difficiles avec Mateus ?
Lola : Il y a eu effectivement des moments difficiles (la distance, les différences culturelles etc.).
On les a traversés et on les traverse :
– en se rappelant pourquoi ça vaut la peine de se battre contre ces difficultés et de les surmonter.
– en se disant qu’on est une équipe, des partenaires de vie. Que ce n’est jamais avec une mauvaise intention envers soi que l’autre agit d’une certaines façon, qu’il faut essayer de le comprendre et en parler.
– en essayant de ne pas aller se coucher fâchés.
– et parfois en se laissant le temps de digérer le nœud, et accepter d’y revenir un peu plus tard.
Bref : communication, patience, confiance.
Marie : Qu’est-ce qui selon toi fait la force de votre couple ?
Lola : Nous communiquons beaucoup, même si nous n’avons pas encore la méthode idéale.
Et on accepte ce que nous appelons « le travail du négatif » : nous avons dépassé le stade où l’on s’idéalise et où l’on refuse la confrontation. On accepte que notre amour se construise aussi à partir des faiblesses de chacun et des frictions, pas seulement à partir des moments heureux et drôles.
Marie : Merci Lola. Pour finir, aurais-tu des conseils à donner à nos lecteurs qui souhaitent attirer la bonne personne ?
Lola : Je conseillerais de ne pas se percevoir comme « une huître qui a besoin d’un rocher pour exister ». La belle rencontre amoureuse, c’est la cerise sur le gâteau, le glaçage. Pas l’intégralité des fondations sur lesquelles on se construit soi-même.
Je n’ai jamais « cherché l’amour ». Ce sont plutôt mes passions, mon énergie, les terrains où je les ai déployés, qui ont conduit par hasard aux rencontres. Mais je comprends que ce ne soit pas toujours possible.
Accepter la surprise, ne pas chercher à tout planifier, se laisser surprendre. Se rappeler que la première impression est tellement limitante, car l’autre est beaucoup plus que la perception que l’on a au premier abord.
Etre ouvert et en même temps écouter et faire confiance à son corps et à son esprit.
Merci à Lola pour son témoignage inspirant et constructif… Qu’est-ce que son histoire vous inspire ? Répondez-moi en commentaire 🙂
Marie, Love Mentor
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